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Clin d'oeil sur ma mission à l'onu ,1998

RAPPORT TECHNIQUE ET FINANCIER DES ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LES MST/SIDA EN GUINEE –CONAKRY, 1996 - 1997 
FINANCEMENT : ONUSIDA 
 
Par: Pierre Mpeta Lutumba, Conseiller OMS/Genève 
 
I. INTRODUCTION 
 
Au cours de l’année 1996, un accord avait été conclu entre l’ONUSIDA et le Gouvernement de la République de Guinée pour le financement des activités de lutte contre les MST/SIDA, identifiées dans le document du plan à moyen terme 2ème génération 1996 - 1999. 
 
Cet accord avait porté sur une subvention d’un montant de 39 364 dollars US en 1996, contre 40 636 dollars US en 1997. Soit un montant global de 80 000 dollars US pour les deux années. 
 
Les grands axes d’intervention de cette assistance se concentraient sur le plaidoyer/Mobilisation de nouveaux partenaires, le développement du programme et l’appui à la coordination et fonctionnement du programme. 
 
La mise en ouvre des interventions planifiées a été possible grâce au mécanisme de renforcement de la décentralisation et à l’apport des associations communautaires engagées dans la lutte contre les MST/SIDA aux niveaux centrale et périphérique. 
 
Le présent rapport vise un double but, d’une part, de faire état des résultats positifs et négatifs, en vue d’apprécier la valeur du travail réalisé au cours de la période considérée et d’autre part de faire le point sur la situation financière en indiquant comment les fonds ont été utilisés en comparaison avec la programmation budgétaire initiale de 1996 et de l’année 1997. Également aussi, la situation épidémiologique de l’épidémie d’infection à VIH/SIDA y compris les autres MST sera évoquée dans ce document. 
 
Chaque activité présentée comportera un bref commentaire sur la mise en oeuvre, les résultats obtenus, la date d’exécution, les contraintes cernées et les solutions apportées. 
 
II. SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DES MST/SIDA EN GUINEE 
 
De janvier 1987 au 31 Décembre 1997 , 4085 cas de SIDA cumulés ont été notifiés par les formations sanitaires (hommes 56femmes 41enfants 3 dont cas 25 our la seule année 1997. 
 
Les tranches d’âges les plus touchées sont celles de 20-29 ans pour le sexe féminin contre 30-39 ans pour le sexe masculin. 
 
L’âge moyen des malades de SIDA est passé de 39 ans en 1989 à 26 ans en 1997.  
 
On note une nette progression du nombre de femmes infectées. Le ratio Hommes/Femmes est passé de 8/1 en 1987 à 2/1 en 1997 
 
Dans le cadre de l’amélioration de la prise en charge des MST, des médicaments anti-MST, des réactifs et autres consommables de laboratoire ont été fournis aux structures de santé couvertes par dans le cadre d’une dotation initiale grâce à l’appui du Gouvernement canadien. 
 
Ces structures de santé font un recouvrement de coûts sur les services offerts et pourront renouveler elles-mêmes les stocks de médicaments et de consommables de laboratoire par la suite. 
 
Une autre étude menée en 1996 dans les préfectures nord ouest du pays montrent une prévalence de VIH, Syphilis chez les consultants de MST variant entre 3,6-2t 20.5- 4,5espectivement. La prévalence de la syphilis chez les femmes enceintes est de 9,8/- 20D 
 
D’autres études de mêmes genre menées au centres du pays montrent une prévalence de la syphilis (RPR/TPHA) de 11,8hez les femmes enceintes à Kindia.  
 
Selon cette même étude, les MST ont représenté les 7es motifs de consultations dont la fréquence par grands syndromes est la suivante : 
Urétrites 11,3Urétrocycystites 13,3Orchiépidymites 7,5Ulcérations générales 5,7Syphilis secondaires latente 9.4Infections cervi-vaginales 43,4t Utéro-annexielles 9,40D 
 
III. POINTS SUR LA MISE EN OEUVRE DES ACTIVITES. 
 
3. 1. Activités exécutées en 1996 
 
1. Les objectifs visés ont consisté à : 
 
• Améliorer la capacité de gestion et de coordination du Programme National de Lutte contre le SIDA. 
• Inciter de nouveaux partenaires à s’impliquer dans la lutte contre le SIDA. 
• Sensibiliser et former les différents secteurs (privés et mixtes) sur l’existence du danger du SIDA en vue de leur implication à la lutte contre pandémie. 
• Renforcer les capacités diagnostiques des laboratoires de dépistage des sites sentinelles. 
 
2. Les principaux domaines d’interventions ont porté sur :  
 
2.1. Plaidoyer/Mobilisation de nouveaux partenaires 
 
Type d’activités :  
• Organisation d’un atelier pour définir un cadre institutionnel de collaboration. 
• Atelier de sensibilisation des secteurs privés et mixtes dans la lutte contre les MST/SIDA. 
 
2.2. Développement du programme  
 
Type d’activités :  
• Formation de personnel du Bureau de la Coordination à l’utilisation des logiciels informatiques. 
• Production des rapports 
• Fonctionnement du programme. 
 
2.3 Surveillance épidémiologique. 
 
Type d’activités :  
• Approvisionnement des sites sentinelles et laboratoire de référence. 
• Impression fiche et Notification des cas de SIDA 
• Supervision formatrice des laborantins. 
 
3. 1. Activités exécutées en 1997 
 
1. Les objectifs visés ont consisté à : 
 
• Mobiliser les ressources locales et extérieures par le renforcement du plaidoyer. 
• Impliquer les nouveaux partenaires y compris les secteurs privés et renforcer les mécanismes de concertation et d’harmonisation des interventions dans la lutte contre le SIDA. 
• Renforcer la capacité de gestion du programme. 
• Assurer un approvisionnement régulier des laboratoires des sites sentinelles. 
 
2. Les principaux domaines d’interventions ont porté sur :  
 
2.1. Plaidoyer/Mobilisation de nouveaux partenaires 
 
Type d’activités :  
• Organisation d’un atelier pour définir un cadre institutionnel de collaboration. 
• Organisation d’une journée de sensibilisation du secteur privé à l’intérieur du pays : Kankan et Nzérékoré. 
 
2.2. Développement du programme  
 
Type d’activités :  
• Participation de deux personnes à la conférence mondiale sur les MST/SIDA en Afrique à Abidjan, décembre 1997. 
• revue à mi-parcours du Plan à moyen terme 2 ème génération.  
• Production des rapports 
• Réunion avec les bailleurs de fonds. 
• Appui au fonctionnement du programme. 
 
2.3 Surveillance épidémiologique. 
 
Type d’activités :  
• Achat des réactifs 
• Approvisionnement des sites sentinelles et laboratoire de référence. 
• Notification des cas de SIDA 
 
1. Brefs commentaires sur l’exécution : 
 
Cet atelier a regroupé 20 participants à Kankan, principalement les directeurs d’entreprises privées et mixtes et le patronat. Cela a permis d’obtenir la volonté d’un engagement pour le soutien aux activités MST/SIDA dans le milieu. 
 
L’exécution de ce volet est de 50Il reste l’intervention de Boké à cause de la fermeture de la Banque BIAG à la période considérée pour la mise en oeuvre. cette dernière est prévue pour la fin du premier trimestre 1998. 
 
2. Résultats et produits obtenus 
 
- Amélioration des connaissances des chefs des secteurs privés t mixtes sur les MST/SIDA. 
 
- Obtention d’un engagement pour l’appui à la lutte contre les MST/SIDA à Kankan. 
 
3. Contraintes rencontrées : 
 
Le Comité préfectoral MST/SIDA ne transmet pas le rapport au niveau central.  
 
Manque de dynamisme des ONG locales dans le processus de mobilisation de fonds. 
 
4. Solutions apportées : 
 
Renforcement de la supervision. 
 
1. Brefs commentaires sur l’exécution : 
 
L’activité avait pour but d’échanger les expériences avec les autres participants pour identifier les points forts, les points faibles, les contraintes et les perspectives dans les différents domaines de la lutte. 
 
La délégation guinéenne composée de 30 personnes, était conduite par la Directrice de la Santé Publique dont le coordonnateur et son adjoint, 3 chefs de commission du PNLS, la coordonnatrice du projet SR/PF, les directeurs du CNTS, Laboratoire de Donka, de PEV, et les représentant des ONG évoluant dans la lutte contre les MST/SIDA. 
 
IV. RESULTATS GLOBAUX ET PRODUITS OBTENUS 
 
L’exécution des interventions grâce à l’assistance de l’ONUSIDA et des autres partenaires a permis l’obtention de quelques résultats : 
 
1. Le niveau de connaissance et les changements de comportement de la population sur les MST/SIDA ont significativement amélioré. En 1994, 65es jeunes connaissaient les modes prévention du SIDA contre 90n 1997. En 1994, 20es prostituées utilisaient les préservatifs contre 45n 1997 Parallèlement, la vente des préservatifs vendus est passée de 1 398 120 à 3 1778 328 soit une augmentation de 43.90D 
2. Forte implication des ONG communautaires, leur nombre est passé de 5 en 1994, à 13 en 1996 contre 21 en 1997. Parmi elles, 5 ONG ont des antennes au niveau régional et préfectoral. 
3. Implication des personnes vivant avec le VIH dans la lutte contre le SIDA. Cette implication s’est matérialisée par la création d’une regroupant les personnes vivant avec le VIH/SIDA dénommée « Fondation Espoir de Guinée - FEG -) . 
4. Implication des autres secteurs que la santé dans la lutte contre le SIDA, concrétisée par la collaboration des ministères de la jeunesse, des affaires sociales, promotion féminine et enfance , et celui de l’éducation nationale. 
5. L’amélioration de la prise en charge des MST. (l’élaboration et diffusion des modules et algorithmes sur MST, formation des agents). 
6. Élaboration des documents de politique et Directives prise en charge VIH, diagnostic, organigramme : CNLS, PNLS, CPMST, CSPMST. 
7. Rétro - information au niveau central vers la périphérie : Organisation de l’atelier de restitution des résultats des enquêtes menées au niveau National, production et diffusion de deux numéros du journal Info - MST/SIDA. 
8. Prise en charge des maladies sexuellement Transmissibles intégrée dans le paquet minimum des soins de santé primaires. 
9. Mise sur pieds du Groupe thématique ONUSIDA pays (crée et opérationnel): Gouvernement, OMS, PNUD, UNICEF, BANQUE MONDIALE, FNUAP, ONG Nationales) 
10. Réseau de Laboratoire de dépistage HIV décentralisé et bien intégré aux structures de Santé. 
11. Renforcement de capacité de concertation avec les partenaires du terrain renforcée (Réunion trimestrielle du groupe thématique, Réunions trimestrielles avec les ONG Nationales opérant dans le cadre du SIDA ) 
12. Amélioration de la capacité de dépistage du VIH ainsi que la notification des cas de SIDA améliorée  
13. Augmentation de la performance du bureau de la coordination : dotation en matériel informatique par le projet GUI/OO4/92 Gvt/PNUD/OMS. 
 
V. LECONS TIREES ET CONTRAINTES 
 
Trois principaux enseignements ont été tirés à la suite d’exécution de la première et deuxième phases des activités soutenues par l’ONUSIDA en 1996 et 1997. 
Ce sont : 
 
• L’implication des responsables religieux, des secteurs privés et mixtes dans le cadre de plaidoyer à la lutte contre les MST/SIDA a déclenché un début de conscientisation sur leur rôle que les partenaires locaux devront jouer dans le soutien du PNLS. 
• Les ONG et associations de base ont un rôle important à jouer dans la lutte contre l’épidémie d’infection à VIH y compris les autres MST. Cette dynamique est plus consolidée dans la mesure où les actions communautaires sont mieux coordonnées et évaluées. 
• L’appui à la coordination et le plaidoyer a permis l’engagement des partenaires locaux pour le soutien au PNLS et une bonne motivation du personnel du bureau (formation). 
 
Néanmoins quelques contraintes générales ont étaient épinglées au cors de la mise des activités. Notamment :  
 
La faiblesse dans l’exécution des activités de l’ONUSIDA planifiées pour le dernier trimestre 1997 est due aux difficultés rencontrées dans les procédures de décaissement au niveau de la banque. La banque où est domiciliée le compte du programme a été fermée. Les fonds ont été néanmoins récupérés et mis dans une autre banque pour la réalisation de deux activités résiduelles 0NUSIDA 1997.  
 
Les ONG sont encore peu expérimentées dans la gestion des ressources. Cette situation a entraîné une perturbation dans l’accomplissent de contrat d’activités dans le délai fixé.  
 
Un faible prise en charge clinique et psychosociale des personnes vivant avec le VIH. 
 
L’insuffisance du budget National alloué au Programme National de Lutte contre les MST/SIDA et retard dans le décaissement. 
 
Une insuffisance de ressources pour l’achat de réactifs de dépistage VIH et des médicaments antiMST et infections opportunistes. 
 
 
Faible décentralisation des activités des ONG  
 
Faiblesse de financement des projets à court /Moyen terme avec ses avantages ( Suivi Évaluation faisable ) 
 
Faiblesse du volet Recherche fondamentale (Impact des traditherapeutes, plantes médicinales etc...) 
 
V. PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS 
 
Dans les années avenir, pour garantir les résultats obtenus, il faudra : 
 
1. Intensifier les campagnes de sensibilisation au niveau des différents groupes cibles (jeunes, transporteurs routiers, militaires et paramilitaires, prostituées) 
2. Redynamiser les structures organiques du Programme National de lutte contre les MST/SIDA (Comité National, Préfectoral et sous préfectoral  
3. Renforcer les capacités de diagnostic et de prise en charge des MST/SIDA (formation, approvisionnement en réactifs et médicaments antiMST) . 
4. Renforcer l’intégration et la décentralisation des activités de lutte contre le SIDA dans les autres secteurs (jeunesse, communication, éducation, armé, etc. 
5. Renforcer la participation des personnes vivant avec le VIH. 
6. Équiper le laboratoire de référence pour suivi des personnes vivant VIH (comptage des CD4, charge virale) 
7. Redynamiser la recherche et l’implication des tradithérapeutes 
8. Redynamiser l’implication des leaders communautaires et confessions religieuses 
9. Réactualiser l’étude de l’impact socioéconomique du SIDA en Guinée. 
 
Pierre Mpeta Lutumba, consultant Education pour la santé. 
 
Note: 
L'auteur du rapport, remercie le gouvernement de la République de Guinée pour le soutien et l'accueil au cours de sa mission à Conakry. Très spécialement Dr Fassou Haba et Dr Kourouma Kékoura pour leur collaboration. 
 

 

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Modifié en dernier lieu le 8.04.2013
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