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Regard sur le mariage en Afrique noire

" L'ESSENTIEL, N'EST PAS CE QU'ON FAIT À UNE PERSONNE, MAIS CE QU'IL FAIT DE CE QU'ON A FAIT DE LUI" Auteur: Pierre Lutumba, TFE, ISTM-Bakavu, 1986 
 
Le mariage en Afrique noire, une valeur sacrée 
 
L’Afrique regorge beaucoup de traditions. Concernant le mariage, la manière de procéder varie selon les valeurs sociologiques et les déterminants culturels. Chaque société africaine accorde une place importante au mariage. Il est difficilement compréhensible qu’un homme ou une femme en âge de procréer vit seul, sans partenaire conjugal.  
 
Le mariage n’est pas une affaire entre deux individus. C’est une affaire qui intéresse le clan du mari et celui de la femme. Les conditions de validité du mariage sont pré-établies. Il en existe quatre (4), qui sont: le consentement des parents, l’absence de liens consanguins entre prétendants, le versement de la dot et la maturité physique y compris sociale des mariés. 
 
Quel que soit l’âge des prétendants, l’avis favorable de leurs parents respectifs est indispensable pour la bénédiction et la réussite de leur mariage.  
 
On entend par la dot, l’ensemble de valeurs en espèces et d’autres biens matériels remis à la belle-famille, en vue de prendre leur fille en mariage. Il s’agit d’un cadeau en argent ou en nature (bétails, habits, chaussures, parfums, bijoux…) destiné à honorer les parents de la mariée en guise de reconnaissance aux sacrifices consentis. Mais quelle que soit sa forme, la dot n’est pas perçue comme un prix de vente de la femme, mais tout simplement comme le symbole du mariage. Mais c’est qui est important dans le mariage, ce n’est pas l’argent ou les biens matériels donnés à la famille de la femme, mais la sincérité de l’acte.  
 
Dès que la dot est versée, la fille devient femme mariée même si elle continue à demeurer sous le toit de ses parents. De ce fait, elle doit s’abstenir des rapports sexuels avec toute personne autre que son mari, la dot ayant sexuellement érigé une barrière entre elle et le reste du monde. Cette barrière n’a pas d’existence physique. Elle est plutôt spirituelle. 
 
Dans beaucoup de sociétés africaines, les relations sexuelles sont interdites entre les membres d’une même famille et parfois entre les clans les plus proches. Le mariage n’est concevable qu’entre des clans différents, bien qu’au sein de certains d’entre eux, les rapports sexuels soient autorisés, à titre de simple amitié ou de simple cohabitation, entre les membres des clans éloignés. 
 
Cependant, certains principes sont observés lorsqu’une personne est jugée apte à se marier. La principale exigence est résumée par ce dicton emprunté de la tribu luba-Kasaï de la République du Congo-Zaïre. « Le mariage est comme un panier qui ne peut être porté que par un sage. Si un stupide le porte, il tombe dans un cours d’eau ». En d’autre terme, la maturité et la capacité des jeunes mariés ainsi qu’aux couples de faire preuve de tolérance, de compréhension envers l’autre et le respect mutuel sont des conditions primordiaux pour être apte à se marier. 
 
Quant à la polygamie, elle n’est pas généralisée à nos jours. Sa pratique se faisait par la nécessité d’avoir beaucoup d’enfants. Ces derniers constituaient les piliers des clans de l’Afrique ancienne. Il est de plus en plus constaté que la polygamie est très rare dans les milieux urbains et ruraux. Les conditions de vie et les facteurs socio-sanitaires ont considérablement changé la donne. L’Afrique actuelle enregistre une baisse significative du phénomène de la polygamie. 
 
Lutumba Mpeta Pierre, consultant en santé et développement  
Lausanne, Suisse 
 
 
 

 

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Modifié en dernier lieu le 21.04.2005
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